Le bourg de Vazerac

Au XIIe  siècle, vers l’année1180, la cuvette où se trouve actuellement le village de Vazerac n’était qu’un vaste marécage alimenté par les eaux de la « Lupte ». Une forêt  impénétrable recouvrait ce marais et seule l’ancienne voie romaine, allant de Cahors à Moissac, la traversait en longeant le ruisseau. C’est le long de cette ancienne route que les moines de l’ordre de Cluny édifièrent une église dédiée à St Julien. C’était à cette époque une étape sur le chemin de Saint jacques de Compostelle.
En 1230, les premières maisons naissent autour de l’église. C’est le début du village.

Les pèlerins sont de plus en plus nombreux car ils avaient besoin d’un lieu pour se reposer et se nourrir. Des constructions s’établissent autour du sanctuaire. Vazerac à ce moment là dépend directement du château de Labarthe.

Puis arrive la guerre de cent ans et c’est le pillage et la destruction pendant de nombreuses années. En 1360, le traité de Bretigny donnait toute notre région du Quercy aux Anglais. A cette époque, le village fut de nouveau détruit et il faut attendre l’arrêt de la guerre en 1453 pour voir la reconstruction de l’église. De nouveau, le sort s’acharne sur le village. Les guerres de religion sous Louis XIII détruisirent église et habitations, en 1622, par les calvinistes.
La reconstruction commença vers 1640 (clocher daté) et dura très longtemps. La vie autour de l’église reprend son cours normal et le village s’étend. Les cultures prennent de l’importance.
A la Révolution, le peuple juge ses seigneurs. Quelques châteaux sont condamnés, mais celui de Blauzac est épargné. La paix s’installe bientôt et l’école dispensaire de sœurs religieuses cohabite avec l’école publique. La commune compte 1570 habitants.
Au début du XXe siècle, le travail ne manque pas. Les paysans deviennent de plus en plus nombreux et continuent à défricher tout en maîtrisant mieux le marécage. La vie est intense avec beaucoup d’artisans (menuisier, horloger, charron, maçon, cordonnier, sabotier, tisserand, briquetier).
Après la première guerre mondiale, ce sont les fruits qui s’installent avec entre autres le chasselas pour le marché duquel on construit une halle métallique, dont la structure perdure dans l’actuelle salle des fêtes !. Les premières machines agricoles arrivent et après la deuxième guerre mondiale la commune compte 1000 habitants.

Antonin Perbosc :
Né à Labarthe en 1861, il vient à Vazerac avec ses parents, « bordiers » à Lauzeral en 1864, et ira donc à l’école du village.
Proposé pour suivre des études à l’Institution Gasc de Lafrançaise, il ira ensuite à l’Ecole Normale d’Instituteurs de Montauban, durant 3 ans. Il sera donc successivement instituteur public dans sept communes du département jusqu’en 1912, puis deviendra bibliothécaire de la ville de Montauban où il prendra sa retraite, et finira ses jours en 1944.
« Perbosc », en sa qualité de pédagogue, de folkloriste, et de linguiste, remplit la mission la plus éminente au service de la reconnaissance littéraire occitane.
La plus abondante partie de l’œuvre de Perbosc et la plus vivante sans doute, est une admirable œuvre de conteur. Dans ses divers recueils Antonin Perbosc fait passer sa connaissance vigoureuse du langage et de l’esprit populaires et un sens inné du récit poétique, comme l’histoire en compte peu.
Il se veut l’expression du pays d’où il sort.
« Je ne crois pas abusif d’affirmer qu’avec Perbosc, Bourdelle ou Jaurès, nous sommes en présence de types d’esprit profondément apparentés, en dépit des différences de destin ou d’expression »   (Félix Castan)
« Une vocation spéciale semble avoir orienté toute la vie de Perbosc vers la défense et l’illustration de notre langue d’Oc. L’histoire le mettra parmi les plus grands restaurateurs du parler roman, sur le même plan que Mistral »   (Joseph Salvat)