Eglise Saint-Julien

Sanctus Julianus de Bazaraco en 1580

 

Un peu d’histoire

Cette église, dédiée à Saint-Julien, a été édifiée au début du XIIème siècle par des moines de l’ordre de Cluny. Elle est construite dans une zone marécageuse et boisée traversée par l’ancienne voie romaine de Cahors à Moissac. Eglise étape de la Via Podensis, du chemin de Saint-Jacques de Compostelle, elle est pillée et détruite par Simon de Montfort lors de sa croisade contre les Cathares en 1214 puis reconstruite vers 1250. Pour mieux attirer les pèlerins, elle reçoit comme nouvelle dédicace « Saint-Julien l’Hospitalier » et un hôpital est créé.

C’est la guerre de Cent Ans qui provoque la naissance du village de Vazerac (Bazaraco en occitan). Le Quercy devenant, suite au traité de Brétigny, frontière entre le parti des Anglais et celui des Français, la population sent le besoin de se regrouper. Pour faire face à une guerre de mouvement où les villages sont pris et repris, il est décidé la construction d’un clocher refuge de nature à protéger l’essentiel des habitants (1430).

Les destructions à peine reconstruites, se pose le problème des guerres de religion. La façade avec son porche s’écroule sous les boulets des protestants. L’église est en flammes, la voûte tombe, le cimetière est saccagé mais le clocher tient bon.

Le calme ne reviendra qu’au XVIIème siècle. Tout est alors reconstruit. C’est l’occasion de percer les murs latéraux du XIIème siècle pour bâtir des chapelles dont le dimensionnement est calé sur l’écart entre les contreforts. La noblesse des environs et un notaire royal, en participant largement aux frais de construction, obtinrent le droit de sépulture dans une chapelle dédiée. Avec la révolution tout recommence : « destruction, reconstruction ….».

Depuis quelque temps, nous constatons un nombre de passages en hausse sur le chemin de Compostelle, notamment de pèlerins étrangers.

A noter que deux guides des XIVème et XVème siècles, conservés dans les Archives Nationales, mentionnent l’église de Vazerac comme étape.

 

L’architecture

Aujourd’hui, la bâtisse présente des éléments du XIIème siècle ainsi que des modifications très importantes intervenues aux XVème et XVIIème siècles. De l’origine (XIIème siècle), il ne reste que l’élévation des deux grands murs latéraux, ultérieurement percés pour construire les chapelles. La première église, limitée à trois travées, n’avait ni clocher, ni chapelle.

Le clocher, important par sa masse, présente une curiosité architecturale. La face repose sur un arc en tiers joint tandis que la partie sud possède dans le mur même un arc de soutien en briques qui renvoie les poussées d’une part sur le mur ouest et d’autre part sur l’arc en tiers joint. Il est couvert en quatre pentes, à tour barlongue, pièce allongée disposée perpendiculairement à l’axe du bâtiment, et comprend deux étages percés de baies en plein cintre.

La façade est ornée d’une rosace. A l’extérieur, on peut voir les imposants contreforts et la tour qui abrite un escalier de pierre.

Le portail, de style classique, avec pilastre et fronton triangulaire, est surmonté d’une petite rose polylobée.

La nef, de quatre travées inégales, bordée de chapelles logées entre les contreforts, se termine par un cœur à cinq pans. Les chapiteaux des deux piliers du fond de la nef sont caractéristiques du XVème siècle. Les voûtes actuelles sont l’œuvre de l’architecte Olivier.

Le dallage du sol a été réalisé en 1870 en même temps que le calvaire et la sacristie autour du chevet.

Le mobilier comprend un bénitier dit « à godrons » du XVIIème siècle.

 

Soyez les bienvenus pour la visite de cet édifice, témoin de l’histoire régionale et locale qui malgré ses vicissitudes a su traverser le temps jusqu’à nous.