Un peu d'histoire
L’église, construite au lieu-dit Gleyage, est mentionnée dans des testaments de la fin du XIVe siècle. Elle est appelée ordinairement Saint-Saturnin de Francou dans les pouillés du diocèse de
Cahors car dépendant du prieuré grandmontain voisin ; le prieur en était curé primitif et versait à ce titre une pension congrue au vicaire perpétuel qui assurait le service de l’église
paroissiale. Endommagée pendant les guerres de Religion elle est reconstruite au XVIIe siècle, puis subit au XIXe siècle divers remaniements et l’adjonction de la sacristie actuelle.
Architecture et décoration
L’église est construite en briques partiellement recouvertes d’enduit. Le plan présente la forme d’un rectangle allongé, en un vaisseau terminé par une abside à trois pans. Le narthex, sous le
clocher, est voûté en berceau.
Saint-Sernin de Rouzet était la paroisse du prieuré de Francour, et comme le monastère, le clocher du XIVe siècle a été bâti avec des briques d’une épaisseur de 10 à 12 cm. Ce clocher à deux
étages ajourés avec sa tour et sa flèche octogonales est inscrit à l’Inventaire des Monuments Historiques depuis 1958. Il se rattache aux clochers de type toulousain mais sous une forme très
simplifiée (baies uniques et non décorées par exemple). Sa base carrée est contrebutée de contreforts massifs. Le portail en plein cintre abrité par un toit en appentis est du XVIIe siècle, de
même que le presbytère accolé à la nef de l’église. Les murs intérieurs de la nef et du chœur portent encore par endroits la trace de décors ocre, rouge ou gris.
Les vitraux du XIXe siècle sont signés de la manufacture toulousaine Gesta.
A l’intérieur...
Une grande partie du mobilier date du XVIIe siècle, période de reconstruction de l’église, car les pillages précédents ont souvent fait disparaître le mobilier antérieur :
- la cuve baptismale à décor de godrons et le bénitier en coquille, en marbre du Languedoc ;
- le retable et le tabernacle à ailes sont en bois taillé, doré et peint polychrome, avec décor en bas-relief. Ils ont à l’origine été réalisés pour l’église du prieuré voisin de Francour et ont
quitté le prieuré après sa vente comme bien national en 1793. Ce retable a été réalisé entre 1655 et 1662 par Jean Dussaut, sculpteur montalbanais auteur de nombreuses œuvres pour des
églises paroissiales, des couvents, et de riches particuliers de Montauban et du diocèse. Ce retable représente l’Assomption de la Vierge, avec un décor d’anges et de nuages, un thème
particulièrement mis à l’honneur par la Contre-Réforme pour lutter contre la diffusion des idées protestantes.
L’autel, décoré d’une croix de Malte, pourrait être un don de la famille seigneuriale locale des Montratier de Parazols dont un des membres, Jean-Baptiste-Antoine, a été reçu au sein de l’Ordre
en 1777. Sur le sol de la nef on remarque la dalle funéraire de son père Jean-Baptiste de Montratier de Parazols, lieutenant des maréchaux de France, décédé le 24 octobre 1765 dans son château
voisin de La Baronnie et inhumé le lendemain dans l’église.
Les statues, réalisées par la fabrique toulousaine Connac, datent de la fin du XIXe siècle ou début du XXe siècle.