Cette rue est l’un des deux axes nord-sud qui structuraient la bastide médiévale, partant de la place commune et de la porte du Tarn au sud, pour ouvrir au nord par la porte de l’Hospital (au niveau de l’actuelle Place de la Promenade) sur les chemins de Saint-Simon et de Francou. Elle portait depuis le Moyen âge le nom de rue du Ginest ou rue de l’Hôpital. Un hôpital ou hôtel-Dieu destiné à l’accueil de pèlerins ou de pauvres mais aussi au soin des malades y avait en effet été créé au XVIe siècle. On le devait à un don de la famille de Parazols, famille seigneuriale qui, outre le château des Mothes, possédait des maisons dans cette rue. Cet hôpital y demeura en activité jusqu’au XIXe siècle.
Elle porte aujourd’hui le nom de Mary-Lafon, en hommage à Jean-Bernard Marie Lafon (1810-1884), illustre Lafrançaisain qui fut écrivain, historien et homme politique.
Au-delà de cette rue commençait le faubourg du Ginest puis le faubourg du Moulin à vent (la voie prolongeant la rue Mary-Lafon en a d’ailleurs conservé le nom), extension progressive de l’espace urbain dont des sources révèlent l’existence depuis au moins le XVIe siècle. De nombreux artisans ont occupé cette partie de la ville. La zone accueillit également un puis plusieurs foirails.
A l’entrée de la rue Mary-Lafon se trouve une belle maison datant de la fin du XVIIIe siècle, la maison « Inard » puis « Jordanet » (du nom d’un ancien maire de Lafrançaise de 1865 à 1884 et conseiller général à qui elle appartint). A l’angle de la rue (au n° 17) et de la place de la Promenade se trouve également la « maison Lamolière » qui fut celle d’une importante famille de marchands de chevaux. Les anciennes photos et cartes postales y montrent également au début du XXe siècle quelques commerces et ateliers, salles de bal, cafés ainsi qu’un hôtel.