A la fin du Moyen-âge et à l’époque moderne, cette zone se trouve à l’extérieur de la ville, les maisons donnant sur la rue du Potz côté ouest s’appuyant sur les murailles occidentales. Au-delà
de ces murailles se trouve le fossé de la ville, un chemin, puis les coteaux couverts de vigne à cet endroit du terroir de Las Combes. Dans la deuxième moitié du XVIIIe siècle, à la demande de
l’intendant L’Escalopier, les fossés du bourg ont été comblés et depuis la zone forme une esplanade servant les foirails d’un bourg commercial en expansion.
Pourtant cette esplanade, mal entretenue et difficilement praticable en hiver, ne permet pas une circulation facile entre le sud et le nord de Lafrançaise, notamment pour les marchands, et il est
envisagé au début du XIXe siècle d’y créer une nouvelle rue qui aura également l’avantage d’accueillir de nouveaux habitants, les autorités étant souvent sollicitées à ce sujet. Le projet est
officiellement engagé en 1811 avec aliénation de terrains communaux pour y bâtir de nouvelles maisons. Le plan de 1818 montre que la rue n’est encore que « projetée », mais 10 ans plus
tard, un acte municipal fait état de l’installation de nouveaux habitants dans la nouvelle rue Pécharman. Plus tard encore (avant 1860), elle prend le nom de « Rue neuve ». Un plan de
1864 la montre entièrement bâtie jusqu’au niveau de la place de la Promenade. L’histoire particulière de cette rue explique sa configuration singulière puisque le côté nord est occupé par les
façades arrière et les jardins des immeubles de la rue Louis Pernon, tandis que le côté sud est bordé des façades principales des maisons construites à partir des années 1820.
Cette rue est désormais achevée et constitue l’axe principal de traversée nord-sud du bourg, devenant la route départementale 20 à la place de la rue Mary-Lafon. Mais il reste encore à régler le
problème du ravinement du plateau de l’église qui à chaque pluie provoque des coulées à l’entrée de la rue. Entre 1876 et 1886 est créé sur les trois côtés le mur de soutènement, financé
conjointement par le conseil général et la commune. L’escalier monumental qui relie la rue au plateau a également été réalisé à cette occasion. C’est enfin en 1910, suite à délibération du
Conseil municipal, que la rue prend son nom actuel.
Dans les années 1860, alors que la rue est achevée, la zone de la future place Midi-Pyrénées ne semble pas encore utilisée comme foirail puisque le plan de 1864, qui localise tous les foirails,
ne l’identifie pas comme tel. Mais elle est ensuite signalée comme « foirail aux moutons » dans des documents du début du XXe siècle.
Quelques bâtiments remarquables :
- les n° 19 et 21 : le plan de 1860 la localise comme « couvent des sœurs institutrices ». En 1845, à la demande du maire Laval est fondée ici une école de filles dirigée par la
congrégation des Sœurs de Notre-Dame du Calvaire. Cette congrégation catholique a été fondée par le père Pierre Bonhomme en 1833 à Gramat pour se consacrer notamment à l’éducation des enfants. En
1888, lorsque la commune récupère le bâtiment pour abriter l’école laïque de filles, elle s’installe au 41 rue Mary-Lafon, nouvelle fondation à l’origine de l’actuelle école Sainte-Marie.
- le n° 25 : dans un immeuble appartenant au docteur Constans s’installe en 1836 la gendarmerie, à l’origine située au Saula. Elle y reste jusqu’en 1893, date de son transfert au bas de la place
Midi-Pyrénées.
- le 31-33 : immeuble ayant appartenu au docteur Constans, maire de Lafrançaise en 1848 puis de 1852 à 1865, il servit d’hôpital militaire bénévole durant la guerre de 14-18. Racheté par la
commune en 1957, il est transformé en logements HLM en 1981.